Le Groupe G

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Le Portugal se régale

Les doutes du premier match face à la Côte d'Ivoire sont envolés pour le Portugal ! En écrabouillant la Corée du Nord 7-0 ce lundi au Green Point Stadium du Cap, l'équipe de Carlos Queiroz s'est non seulement rassurée après une entame timide, mais s'est en plus quasiment qualifiée pour les huitièmes de finale, avant même son dernier match du groupe face au Brésil. Pour la Côte d'Ivoire en revanche, ce carton portugais signifie presque la sortie dès le premier tour...

De Lisbonne à Porto en passant par Funchal ou Faro, on a dû pousser un gros ouf de soulagement en ce premier jour de l'été dans tout le Portugal ! Six jours après des débuts décevants face à la Côte d'Ivoire (0-0), la sélection de Carlos Queiroz s'est rassurée dans les grandes largeurs lundi au Cap en atomisant une formation nord-coréenne qui n'aura existé qu'une mi-temps. La première en l'occurrence, puisque seul Raul Meireles est parvenu lors de ces 45 minutes initiales à tromper la vigilance de Ri Myong-guk, la seconde s'apparentera à un long cauchemar pour les Asiatiques dépassés par la vitesse de Ronaldo et consorts qui offriront un festival offensif au public du Green Point Stadium.

A l'arrivée, le Portugal a fait un pas de géant pour les huitièmes de finale, puisqu'un nul vendredi face au Brésil lui suffira, voire une défaite, à condition qu'elle ne soit pas trop lourde et que dans le même temps, la Côte d'Ivoire ne passe pas un carton identique aux Nord-Coréens. Bref, le Portugal a vécu un bien bel après-midi, malgré les trombes d'eau tombées en première période, Carlos Queiroz aussi, lui dont les changements tactiques opérés entre le match face aux Eléphants et celui contre la Corée auront payé, puisque Simao, Hugo Almeida et Tiago, alignés cette fois au coup d'envoi, auront brillé et même marqué. Ronaldo aussi, lui qui n'avait plus trouvé l'ouverture en sélection depuis le 11 février 2009 et un match amical face à la Finlande (et encore, sur penalty) !

Ronaldo, enfin !

A l'arrivée, ce carton est le plus lourd enregistré dans la compétition depuis l'Allemagne-Arabie Saoudite du Mondial 2002 (8-0), et pourtant, rien ne laissait présager un tel scénario à l'issue d'une première mi-temps certes dominée par le Portugal, mais pas outrageusement. Le premier en action est d'ailleurs un défenseur lusitanien, Carvalho, dont le tir en pivot dans la surface file au-dessus (5e), le joueur de Chelsea trouvant dans la foulée de la tête le poteau droit suite à un corner de Simao (7e). Première alerte pour la Corée du Nord qui réagit cependant, d'abord sur un missile de 25 mètres de Cha Jong-hyok à côté (11e), puis sur une frappe croisée et tendue de Hong Yong-jo qui oblige Eduardo à s'interposer, la reprise de la tête de Jong-Tae-se échouant au-dessus (18e).

Les Asiatiques tiennent la dragée haute à leurs adversaires, mais finissent par craquer sur une accélération dans l'axe de Tiago qui sert Raul Meireles dont la frappe à ras de terre trompe Ri Myong-guk (29e). C'est tout pour ce premier acte, la Corée du Nord s'en sortant alors avec les honneurs. La suite sera d'un tout autre tonneau, puisque si Ri Myong-guk s'interpose sur une frappe enroulée d'Hugo Almeida (46e) puis peine à capter un tir rasant du gauche de Ronaldo (49e), le Portugal passe la vitesse supérieure en doublant le score à la sortie d'un très beau mouvement collectif orchestré par Raul Meireles et Hugo Almeida, achevé dans un fauteuil par Simao qui glisse le ballon entre les jambes du portier adverse (54e). Rebelote deux minutes plus tard avec un nouvel enchaînement à une touche de balle et un centre millimétré côté gauche de Coentrao pour la tête victorieuse d'Hugo Almeida (56e). La curée n'est pas terminée pour les pauvres Coréens qui encaissent un quatrième but dans la foulée (le troisième en six minutes !), cette fois inscrit d'un plat du pied par Tiago à la suite d'un service en retrait parfait de Ronaldo (60e).

Les Portugais, conscients que quelques buts supplémentaires sont autant de garanties de se mettre à l'abri d'une mauvaise surprise en vue du dernier match face au Brésil, ne s'arrêtent pas en si bon chemin, et si Raul Meireles (64e) puis Coentrao (68e) ne parviennent pas à redresser suffisamment deux nouvelles passes millimétrées de Ronaldo, qui trouve de son côté la barre sur un missile (71e) avant de buter sur Ri Myong-guk (72e), c'est finalement Liedson, tout juste entré en jeu, qui inscrit un cinquième but, profitant d'une grosse faute du défenseur central Ri Kwang-chon pour marquer en force d'une frappe du gauche sous la barre (80e). Pour que la fête soit complète, manque alors le premier but de Ronaldo en match officiel avec la Selecçao depuis l'Euro 2008, c'est chose faite à deux minutes de la fin, le joueur du Real, avec un peu de réussite puisque le ballon lui roule sur le coup, marquant d'un plat du pied après un contre favorable devant Ri Kwang-chon (88e). Tiago clôture la marque de la tête, la Corée du Nord, 44 ans après avoir tenu la dragée haute au Portugal d'Eusebio en Angleterre (défaite 5-3 après avoir mené 3-0), sort cette fois la tête basse, le retour au pays s'annonce difficile...

Le Brésil refait rêver

Après une entame poussive contre la Corée du Nord, le Brésil a rassuré ses supporters dimanche soir. De nouveau efficace, la Seleçao a puni la Côte d'Ivoire (3-1) et déjà validé son billet pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Elle s'est surtout placée, avec l'Argentine, comme l'équipe à battre dans ce Mondial.

Malgré les trois points, la victoire initiale devant la Corée du Nord (2-1) avait fait naître des critiques. L'organisation prônée par Dunga, sélectionneur dont le passé de joueur défensif influence la tactique, faisait grincer des dents de nombreux observateurs du pays habitués au football chatoyant et spectaculaire des générations précédentes.

Dans la foulée du brouillon rendu face aux Asiatiques, le capitaine des champions du monde 1994 avait répété que "tout n'est qu'une question d'efficacité." Force est de constater que les Brésiliens l'ont retrouvé dimanche soir à Johannesburg dans le choc contre la Côte d'Ivoire (3-1).

Bien que toujours très disciplinée, la formation sud-américaine a renoué le fil avec ses racines. Face à des Ivoiriens trop fébriles pour rivaliser, les individualités, Kaka et Luis Fabiano les premiers, ont retrouvé des couleurs. Le premier, transparent contre les Coréens et sous le feu des critiques, a délivré deux passes décisives quand l'attaquant de Séville a inscrit deux buts, dont le second fut entaché d'une double main. L'efficacité offensive retrouvée, le Brésil a séduit, malgré le fait d'avoir encore concédé un but une fois la victoire quasiment acquise.

Dunga en veut à Stéphane Lannoy

Seuls bémols de la soirée, la blessure d'Elano dont la gravité n'est pas encore connue et le carton rouge écopé par Kaka. Sanctionné à tort par l'arbitre français Stéphane Lannoy d'un deuxième carton jaune sur une scandaleuse simulation de Kader Keita, le meneur de jeu de la Seleçao ne jouera pas vendredi contre le Portugal. Une sanction qui a mis Dunga dans tous ses états. "C'est une expulsion totalement injuste, a-t-il pesté. L'arbitre a laissé les Ivoiriens être violents. Il a permis des choses qui ne sont pas autorisées." Le sélectionneur faisant notamment là allusion au vilain tacle du même Keita sur la cheville de Michel Bastos.

Qualifié après deux journées, le Brésil va tout de même pouvoir préparer dans la sérénité son dernier match de poule. Au-delà d'assurer la première place du groupe G, les partenaires de Robinho auront à coeur de poursuivre leur montée en puissance avant les huitièmes de finale. Car l'objectif de cette sélection est bien d'être au rendez-vous du 11 juillet, pour décrocher une sixième étoile.